French

La vérité n’est pas le but mais la route. Il faut rester capable de s’interroger, d’aimer d’interroger, d’entreprendre, de penser, de refuser d’avancer avec leur erreurs. Mais les autre en plus grand nombres chez qui le regard du prisonnier incrédule verrais la prison est à l’intérieur. Il faut s’adapter à sa totalité. Sauvegarder son authenticité pour ne pas devenir un sac avec une étiquette , j’éprouve un besoin d’indépendance et de liberté difficile à nourrir et à préserver.

Donner d’avantage à sa vie marginale pour s’accomplir envers et contre tout …une manière de rester vivant et connecter. Avec Donna Haraway, j’ai trouvé un miroir par rapport à mon travail, une manière de penser et d’observer le monde, une philosophie viral et tentaculaire.

Vivre avec le trouble, c’est entrer dans un monde étrange – le nôtre – où le temps, sorti de ses gonds, se retrouve ballotté dans un tourbillon de rencontres multi-spécifiques, d’appropriations violentes, de créations collectives sur fond de désastres climatiques. Un monde où les pensées émanent de symbiotes à corps multiples, visqueux et tentaculaires. Où la Terre est animée de forces aussi puissantes que terrifiantes. Où l’Humain, décomposé en humus, composte avec les autres espèces.

Résolument impures, les histoires que raconte Donna Haraway mélangent les règnes, les époques, les registres, les matières et les disciplines – mais elles se situent toujours quelque part. Ce sont des histoires aventureuses, aussi denses de collaborations que de conflits, de terreurs que de possibles réjouissants. Ce sont des histoires de récu- pérations partielles, pour bien vivre et bien mourir sur une Terre abîmée.

Lorsque je peint des toiles c’est comme des fenêtres pour des échapper intérieur ( j’ai souvent l’image qu’il y’a plus de place dans l’esprit humain qu’à l’extérieur ).

Je reste sans cesse attentif à la mobilité du monde , des espace-temps différent, des êtres visible et invisible a une certaine distance de la théâtralité du rien et de postures dans la société mais bien à la recherche d’une forme de vérité qui est multiple et mobile. Il n’y a plus une vérité mais bien une pluralité de modes d’existence et chaque mode d’existence a ça vérité propre.

Peindre des toiles sans personnages, sans sujet est essentiel pour moi pour ne pas s’enfermer, c’est plutôt essayer de faire ressortir ce que la toile dis d’elle-même Le peintre et ce que la toile dis d’elle-même se rencontre …une forme d’agencement , observation, le détricotage est permanent que l’on peigne ou pas tout absolument, tout est une questions de lien de noeuds de superposition, au niveau microbien ou cosmique. Le mouvement et la rapidité , le rythme le flow reste une donnée essentiel dans mon travail


English

Truth is not the goal but the road. One must remain capable of questioning, of loving, of questioning, of undertaking, of thinking, of refusing to move forward with their mistakes. But the others, in greater numbers, in whom the eyes of the incredulous prisoner would see the prison is inside. One must adapt to one’s totality. To safeguard one’s authenticity so as not to become a bag with a label, I feel a need for independence and freedom that is difficult to nourish and preserve.

Giving more to one’s marginal life in order to be fulfilled against all odds…a way to stay alive and connected. With Donna Haraway, I found a mirror to my work, a way of thinking and observing the world, a viral and sprawling philosophy.

To live with the disorder is to enter a strange world – our own – where time, out of its depth, is thrown into a whirlpool of multi-species encounters, violent appropriations, collective creations against a backdrop of climatic disasters. A world where thoughts emanate from multi-bodied, slimy, tentacled symbionts. Where the Earth is animated by forces as powerful as they are terrifying. Where humans, decomposed into humus, compost with other species.

Resolutely impure, the stories Donna Haraway tells mix reigns, eras, registers, materials and disciplines – but they are always situated somewhere. They are adventurous stories, as dense with collaborations as they are with conflicts, with terrors as they are with joyful possibilities. They are stories of partial recuperation, of living and dying well on a damaged earth.

When I paint canvases, they are like windows for inner escapes (I often have the image that there is more room in the human mind than outside).

I remain constantly attentive to the mobility of the world, different space-time, visible and invisible beings at a certain distance from the theatricality of nothing and postures in society but in search of a form of truth that is multiple and mobile. There is no longer one truth but a plurality of modes of existence and each mode of existence has its own truth.

To paint canvases without characters, without subject is essential for me not to be locked up, it is rather to try to bring out what the canvas says about itself. The painter and what the canvas says about itself meet… a form of arrangement, observation, the unravelling is permanent whether or not one paints everything absolutely, everything is a question of linkage of nodes of superposition, at the microbial or cosmic level. Movement and speed, rhythm and flow are essential in my work.